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Pourquoi les sexologues devraient faire grève le 14 juin 2023 ?


Coup de gueule!

Chaque année, je me demande ce que je pourrais faire en tant que femme et sexologue le jour de la grève des femmes et surtout ce que je pourrais faire pour bouger les choses. Ces dernières années, je n'ai rien trouvé de grandiose, à part fermer mon cabinet pour participer à la manifestation des femmes à Zurich, seule, avec des amies ou même avec mes fils.


Les femmes se battent pour l'égalité dans le monde du travail, une éducation non sexiste, des retraites plus élevées, mais aussi contre la violence envers les femmes et FLINTA* (FLINTA* signifie "femmes, lesbiennes, inter, non-binaires, trans et agenre", c'est-à-dire un groupe de personnes qui ne sont pas des hommes cis). Que puis-je faire en tant que femme cisgenre et sexologue indépendante ?


  • Promouvoir la reconnaissance, la valeur et la visibilité de mon travail : les sexologues jouent un rôle important dans la promotion de la santé sexuelle et affective, l'éducation et le conseil. Pourtant, en Suisse, mon activité de sexologue diplômée n'est PAS reconnue par l'assurance de base ! Malgré un diplôme universitaire "Master of Arts in Sexologie" obtenu avec succès à la Haute école de Merseburg, l'activité de sexothérapeute n'est reconnue par l'ASKA, Fondation suisse pour les médecines complémentaires, qu'en échange de formations continues supplémentaires et, bien entendu, de beaucoup d'argent ! Je me retrouve donc dans la catégorie "produit de luxe" au lieu de "service d'intéret public".


  • Lutter contre la stigmatisation et les tabous : les thèmes et problèmes sexuels sont souvent stigmatisés et tabouisés. Les sexologues sont constamment confrontés à ce défi et s'engagent avant tout pour les droits sexuels mais aussi pour une discussion ouverte et respectueuse sur les sexualités. A travers mon activité, je promeus la liberté et l'autodétermination parce que tous ces droits sexuels sont importants pour moi. Même si j'aime dire que je ne suis ni pour ni contre l'avortement, je m'engage en faveur de l'interruption volontaire de grossesse, car aucune femme ne doit être forcée à devenir mère.


  • Donner accès à l'éducation et aux ressources: les sexologues s'engagent pour une éducation sexuelle globale ainsi que pour l'accès à l'information et aux ressources afin d'éduquer les adultes, mais aussi en tant que sexopédagogue, auprès des enfants et les adolescents sur des sujets importants de la santé sexuelle. C'est pourquoi je ne peux que m'offusquer des tweets méprisants et non qualifiés des membres du Conseil national de l'UDC et de leurs partisans, qui ont menacé l'école de Stäfa et son personnel par des propos offensants et des demandes de licenciement lors de l'organisation de leur "journée du genre". Bien que le programme de cette journée sur le genre corresponde au programme scolaire "Lehrplan 21", la journée sur le genre a été annulée pour des raisons de sécurité pour les enseignants et les élèves*. Selon moi, ce ne sont que des personnes à l'esprit étroit qui veulent empêcher les élèves d'aborder des thèmes tels que les relations, l'amour, la sexualité et de réfléchir à leur propre responsabilité à cet égard.


Je ne m'engage pas seulement le 14 juin, mais toute l'année. Outre mon activité de sexothérapeute dans mon cabinet à Nänikon, j'ai plusieurs cordes à mon arc. Afin de promouvoir la qualité du travail des sexologues, je dirige et anime un groupe d'intervision interdisciplinaire pour les professionnels de santé "Couple et Sexologie". En tant qu'adhérente à la Société Suisse de Sexologie et membre d'un groupe de travail sur la consommation de drogues sexualisées, j'aide à mieux comprendre cette pratique et à mettre en place des approches interdisciplinaires de prévention et de traitement. Je participe régulièrement à des congrès ou des formations continues afin que mes connaissances sexologiques et mes approches thérapeutiques restent toujours actuelles et fondées sur la pratique. Une fois par an, j'ouvre les portes de mon cabinet au public pour une journée littéraire, où chacun peut fouiller dans ma bibliothèque et me poser des questions. Pour une meilleure acceptation de la diversité, j'ai participé l'année dernière au Pride Month à l'Université de Saint-Gall en tant qu'experte et je suis activement impliquée dans la scène queer et kink (Porny Days, Kinki Suisse, IG BDSM Gesellschaft). Ce ne sont que quelques exemples de mon quotidien de sexologue. En parallèle, j'élève deux enfants avec mon mari et je prends aussi le temps de profiter de la vie. Ceux qui me connaissent savent que je ne peux pas rester assise longtemps. C'est pourquoi j'aimerais organiser prochainement des ateliers et des discussions de groupe. Mais je ne suis pas encore prête ! En attendant, vous pouvez déjà vous abonner à ma newsletter ou parcourir mon blog.



Le 14 juin 2023, je participe à la grève des femmes. En effet, je m'engage pour les besoins des femmes et pour un changement fondamental des normes sociales, c'est-à-dire pour l'égalité de tous les êtres humains, contre le sexisme et contre la discrimination. Le féminisme n'a donc rien à voir avec la haine des hommes, mais avec la promotion de l'autodétermination, de la liberté et de l'amour. Le 14 juin 2023, le cabinet sera fermé afin d'attirer l'attention du public et l'encourager à changer. Et toi, que fais-tu ?

Si tu ne peux pas participer à la grève des femmes par manque de temps ou de moyens financiers, mène par exemple une action sur ton lieu de travail, à l'université, à l'école ou bien où que tu sois. Je me souviens qu'il y a quelques années, des femmes ont tout simplement croisé les bras à un moment donné de la journée. D'autres ont organisé un énorme "Women Only Pick-Nick" pendant la pause déjeuner. Tu as certainement une action collective géniale en tête, alors mets-la vite en place!


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